C'est le dernier mardi du mois d'août. Nous sommes trois parents à nous activer autour des piles individuelles de manuels scolaires du Lycée de nos enfants. Dans trois jours, notre bourse aux livres accueillera la presque totalité des élèves scolarisés, ceux qui connaissent déjà qui viennent seuls ou avec quelques camarades, ceux qui viennent pour la première fois, le plus souvent accompagnés d'un de leurs parents. Dans quatre jours, ce lieu sera vidé de ses livres, et une odeur de produit d'entretien se répandra tranquillement sur le carrelage et le linoleum.

Mais pour l'instant, c'est l'odeur des livres neufs et fraîchement commandés, disposés sur des tables, en attente de dispatch, qui me surprend et m'amène à constater l'inéluctable fin de l'été, et l'imminence de la rentrée des classes.

Neufs. De loin, ils ont l'odeur...  du neuf, de l'impression offset, des couvertures plastifiées qui mêlent, pour la première fois, leurs effluves à l'air ambiant. Tout nouveau, tout beau, une odeur nette. De près, je feuillette, par-ci par-là et différentes nuances me montent aux narines : âcres comme le cérumen, piquantes comme le poivre, le piment, rassurantes comme des copeaux de bois et... évoquant parfois la pommade Mitosyl !

A côté, il y a les salles d'étude avec les livres déjà utilisés les années précédentes. Est-ce parce qu'ils ont passé l'été enfermés là ? Une odeur de fatigue cérébrale, un mélange de renfermé et de sueur, et quelque chose qui me renvoie à ce que j'appelle de "vrais" livres, utilisés et usés. Mais on est encore loin des livres d'occasion que j'affectionne, ceux que l'on sont des combles pour les oxygéner un jour de brocante. Le vide-grenier local, ce sera pour bientôt, le premier dimanche de septembre, juste après la rentrée scolaire, le même week end que la Vogue.

Le lendemain, lundi 8 septembre, présentement le jour où j'achève ce billet, les jeux sont faits et la rentrée 2014 est définitivement consommée.

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